Dispositif de prélèvement de composés organiques volatils (COV) dans l’air mis en œuvre par Atmo Normandie
Atmo Normandie surveille en continu des composés organiques volatils (COV) ciblés sur la commune de Port-Jérôme-sur-Seine. Pour cela l’association utilise un analyseur automatique et des tubes à diffusion passive. Au moment de l’incendie, comme indiqué sur la carte, les vents se dirigeaient vers l’Est. Seul le tube situé allée J. Prévert à Port-Jérôme-sur-Seine a pu se trouver une partie du temps sous les vents de l’incendie et donc être potentiellement exposé aux fumées. Comme le prévoit le protocole, ce tube est resté en place pendant une durée de 7 jours, du 7 au 14 mars. Il fournit une concentration de pollution moyenne sur 7 jours et permet donc d’identifier des fortes hausses de pollution.
Quant à la station de Port-Jérôme-sur-Seine (rue Maridor), qui n’était pas sous les vents de l’incendie, elle peut être considérée comme « témoin » d’une situation de non-exposition aux fumées de l’incendie.
Localisation des sites de prélèvement d’air d’Atmo Normandie et rose des vents pendant l’incendie
(Les directions correspondent à la provenance des vents.)
Pour compléter le dispositif habituel, trois prélèvements d'air ambiant ont été réalisés le jour de l’incendie à l’aide de canisters pour y analyser les COV :
- Un canister activable à distance, présent dans la station de mesure d’Atmo Normandie à Port-Jérôme-sur-Seine (rue Maridor), a été actionné à 16h48 par un de nos techniciens,
- Vers 17h30, deux canisters, localisés à demeure sur la plateforme de Port-Jérôme dans le cadre d’une convention partenariale de mise à disposition de moyens de prélèvements entre Atmo Normandie et des industriels de Port-Jérôme, ont été utilisés par les pompiers internes d’Esso pour prélever des échantillons d’air à deux endroits distincts de la raffinerie. Ces prélèvements nous ont fourni des indications sur les principaux composés organiques volatils présents dans l’air à la fin de l’incendie. Parmi eux, Atmo Normandie a repéré deux COV potentiellement traceurs des fumées de l’incendie : l’isopentane et le n-pentane. Ces deux COV ont été ajoutés à la liste de ceux généralement analysés dans le tube de l’allée J. Prévert.
Exemples de tube à diffusion passive
et canister utilisés par Atmo Normandie
Résultats des analyses des prélèvements d’air
Dans le prélèvement par tube de l’allée Prévert, Atmo Normandie a donc recherché sept COV (Cf. tableau). Ces analyses ont permis de détecter la présence de ces sept composés, à des faibles concentrations, comparables à celles enregistrées par l’analyseur automatique de la station de la rue Maridor en moyenne sur la même période (Cf. tableau).
Les concentrations des BTEX (benzène, toluène, éthylbenzène et xylènes) mesurées sur ce tube sont largement inférieures aux valeurs sanitaires disponibles dans la littérature.
Pour l’isopentane et le n-pentane il n’existe aucune valeur de référence sanitaire. La faible différence de leurs concentrations entre les deux sites empêche de conclure définitivement quant à la potentielle influence du panache de fumées sur l’allée J. Prévert.
Composés organiques volatils (COV) |
allée J. Prévert à Port-Jérôme-sur-Seine
(tube à diffusion passive) |
rue Maridor à Port-Jérôme-sur-Seine
(analyseur automatique) |
Valeurs sanitaires pour la population générale |
---|
isopentane |
2,3 |
1,68 |
|
---|
n-pentane |
1,8 |
0,56 |
|
---|
benzène |
1,1 |
0,49 |
30 |
---|
toluène |
1,4 |
0,59 |
21 000 |
---|
éthylbenzène |
0,21 |
0,12 |
22 000 |
---|
m,p-xylènes |
0,68 |
0,29 |
8 700 |
---|
o-xylène |
0,28 |
0,12 |
8 700 |
---|
Concentration (exprimées en µg/m3) des composés organiques volatils identifiés dans l’échantillon d’air collecté à l’aide d’un tube à diffusion passive du 7 au 14 mars. Les concentrations mesurées simultanément sur l’analyseur automatique sont présentées à titre indicatif. Ce tableau présente également les valeurs de référence sanitaires en population générale pour une exposition de 1 à 14 jours disponibles dans la littérature scientifique.
En conclusion, à partir des résultats du tube potentiellement exposé aux fumées de l’incendie, Atmo Normandie n’a pas mis en évidence d’effet notable de l’incendie sur les COV présents dans l’air au sud du centre-ville de Port-Jérôme-sur-Seine, quartier le plus proche de la raffinerie.
Prochaine étape
Atmo Normandie va déterminer le déplacement du panache à l’aide d’un logiciel de modélisation. Cela permettra d’identifier les zones survolées par les fumées de l’incendie et d’évaluer la représentativité du site de l’allée J. Prévert. Une fois réalisée cette modélisation, Atmo Normandie va regrouper au sein d’un rapport, tous ses résultats d’étude de l’impact de l’incendie. L’association s’engage à le publier dans les meilleurs délais.
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