Les humains ne sont pas les seuls êtres vivants à être impactés par la pollution de l’air. Les animaux, les plantes, et plus généralement les écosystèmes peuvent en subir les effets. Les façades des bâtiments peuvent également souffrir d’une mauvaise qualité de l’air. Plus globalement, les déséquilibres atmosphériques induits par l’activité humaine ont des conséquences à échelle planétaire.
Conséquences au niveau local
Altération des écosystèmes
La pollution de l’air se traduit par un appauvrissement de la biodiversité et, de manière plus générale, par la perturbation du fonctionnement général des écosystèmes. Plusieurs mécanismes entrent en jeu (liste non exhaustive) :
- Pollution à l’ozone : Les végétaux sont sensibles à l’ozone. Lors d’épisodes de forte pollution à l’ozone, des taches de nécrose peuvent apparaître sur les feuilles des arbres et des cultures. Les rendements agricoles peuvent en être fortement affectés.
- Effets des pluies acides : Les pluies acides entraînent une acidification des sols et des eaux. Les sols acides voient leur capacité d’absorption de sels minéraux diminuer, et sont donc appauvris. Les pluies acides affectent également la photosynthèse des végétaux.
- Retombées de polluants : Les retombées des polluants atmosphériques peuvent contribuer à l’eutrophisation des sols et des eaux, notamment via la pollution azotée produite par le trafic automobile. Dans le cas d’un milieu aquatique, l’eutrophisation sera marquée par une prolifération d’algues pouvant entraîner l’asphyxie de l’écosystème.
Dégradation du bâti
Les processus d’altération des matériaux utilisés pour la construction de bâtiments sont essentiellement d’origine naturelle : ce sont surtout les conditions climatiques (humidité, variation de température, etc.) et l’action d’êtres vivants (champignons, lichens, etc.) qui les affectent. Cependant, la pollution climatique peut, dans certains cas, accélérer cette altération. Deux effets sont notables :
- Effets des pluies acides : Les pluies acides peuvent dégrader les pierres, et notamment les pierres calcaires, en les « creusant ». Cet effet est particulièrement visible sur des façades de monuments présentant de nombreux reliefs (une cathédrale par exemple). Les pluies acides peuvent aussi oxyder les surfaces métalliques (cuivre, zinc, etc.).
- Noircissement des façades : L’effet de noircissement parfois observable sur les façades d’un bâtiment s’explique par le dépôt de polluants atmosphériques. Ces polluants sont principalement des suies (issues de la combustion), des sulfates et des carbonates.
À droite : Effet de la pollution atmosphérique sur la façade d'un bâtiment à Bordeaux (le bâtiment de droite a récemment été nettoyé, mais pas celui de gauche)
Des bio-indicateurs de la qualité de l'air
Certaines espèces animales ou végétales sont particulièrement sensibles à la pollution de l’air. Leur présence, leur absence ou leur comportement renseignent donc sur la qualité de l’air. Voici quelques exemples :
Les lichens sont des espèces se nourrissant à partir de l’air. En se nourrissant, ils absorbent et accumulent les polluants présents dans l’air. Ces polluants peuvent avoir des effets sur leur croissance. Leur présence ou absence, leur développement, leur abondance en quantité et en espèces renseignent donc sur la qualité de l’air. Ainsi, une absence totale de lichens peut être la conséquence d’une pollution au dioxyde de soufre (SO2).
Le plant de tabac, de même que le trèfle, est très sensible à l’ozone (O3). Lorsque la concentration d'ozone dans l'air est trop élevée, des taches beiges ou marron peuvent apparaître sur ses feuilles. Ces taches témoignent d’une nécrose progressive. Selon leur répartition et leur vitesse de formation, ces taches renseignent donc sur la concentration en ozone dans l’air.
Les abeilles sont sensibles à la pollution atmosphérique. Une baisse de l’activité d’une colonie et/ou une mortalité importante peuvent donc indiquer une pollution atmosphérique.
Le lait ou les œufs produits en exploitation agricole peuvent, dans certains cas, être contaminés par des polluants. Un exemple notable est le lait parfois contaminé aux dioxines à proximité des incinérateurs.
Conséquences au niveau planétaire
La destruction de l’ozone stratosphérique
Dans la stratosphère (entre 15 et 60 km d'altitude), l'ozone constitue un filtre naturel qui protège la vie sur Terre des ultraviolets (UV), rayons nocifs du soleil. La destruction de l’ozone stratosphérique, appelée aussi « trou dans la couche d'ozone » correspond à une disparition partielle de ce filtre du fait de l'effet destructeur de certains polluants (CFC, HCFC, etc.). Depuis 1987, le protocole de Montréal réglemente sévèrement la production et l'utilisation des produits responsables de la destruction de la couche d'ozone. La quasi-totalité des pays a signé ce protocole.
En savoir plus sur l'atmosphère
Dérèglement climatique
Le dérèglement climatique a pour origine une augmentation des concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, et se manifeste notamment par une augmentation générale de la température à la surface terrestre. Ces perturbations sont conséquentes de l’activité humaine. Ainsi, au cours du XXe siècle, un réchauffement général de la planète de + 0,5°C a été observé. Si ce phénomène persiste, le dérèglement climatique peut bouleverser l’ensemble des espèces vivantes.
En savoir plus sur les liens entre pollution de l'air et dérèglement climatique
Synthèse des effets de la pollution atmosphérique